L’étude de l’impact du stress sur l’immunité un un bon exemple de l’intérêt d’une médecine transdisciplinaire centrée sur la personne. La méta-analyse publiée par Segerstrom et Miller en 2004 explorait les voies complexes par lesquelles le stress psychologique impacte le système immunitaire et, par conséquent, la susceptibilité aux maladies. comprendre ces mécanismes démontre l’intérêt d’une approche globale de la santé qui s’intéresse à la personne.
La méta-analyse publiée par Segerstrom et Miller en 2004 [1] avait analysé plus de 300 articles « empiriques » décrivant une relation entre le stress psychologique et les paramètres du système immunitaire humain. Ces études portaient sur différents types de stress. Les stress aigus (durée de quelques minutes) étaient associés à une régulation potentiellement adaptative de certains paramètres de l’immunité naturelle et à une régulation à la baisse de certaines fonctions de l’immunité spécifique. Les stress naturels brefs (par exemple des examens) avaient tendance à supprimer l’immunité cellulaire tout en préservant l’immunité humorale. Les stress chroniques étaient associés à une suppression des mesures cellulaires et humorales. Les effets des séquences d’événements variaient selon le type d’événement (traumatisme vs perte). Les rapports subjectifs de stress ne s’associaient généralement pas à un changement immunitaire. Dans certains cas, la vulnérabilité physique en fonction de l’âge ou de la maladie augmentait également la vulnérabilité au changement immunitaire pendant les périodes de stress.
Biologiquement, l’activation du système nerveux sympathique a été impliquée dans la médiation des effets du stress aigu sur le système immunitaire. Cependant, notre compréhension des mécanismes biologiques, en particulier dans le contexte des stress persistants, reste incomplète. Les auteurs de l’étude recommandaient l’investigation des voies hormonales et des mécanismes comportementaux, comme directions d’études prometteuses sur les interactions entre le stress et l’immunité.
Stress, immunité et maladie
Dans quelle mesure les changements immunitaires induits par le stress contribuent à la susceptibilité aux maladies chez les individus en bonne santé ? L’impact du stress sur la réponse immunitaire est observable, mais les liens entre les altérations immunitaires et le déclenchement d’une maladie requiert l’intégration d’évaluations cliniques dans les conceptions de recherche. Toutefois, cette méta analyse avait rapporté que l’expression des cytokines pouvait être une explication. Les cytokines sont des messagers qui assurent les communications entre les cellules du système immunitaire. Elles ont des effets systémiques par leur action sur le foie, le tissu adipeux, le muscle et le système cardio-vasculaire [2].
Plus récemment, une étude a été conduite auprès de 80 personnes travaillant sur des plateformes pétrolières [3]. Par questionnaires, les chercheurs avaient évalué la perception de l’anxiété, du stress professionnel et des symptômes subjectifs. Par ailleurs, ils ont mesuré les niveaux de cortisol présent dans la salive et les niveaux plasmatiques de cytokines. Résultats : la contrainte professionnelle étaient significativement plus élevés chez les travailleurs avec un cortisol >10 ng/mL. Les chercheurs concluaient que même de modestes variations de cortisol pourraient jouer un rôle dans la modulation de la réponse immunitaire et une vulnérabilisation des travailleurs.
Le stress chronique peut entraîner une sécrétion prolongée de cortisol, conduisant à une dysrégulation des processus inflammatoires et à une susceptibilité accrue aux maladies impliquant une inflammation excessive. Comprendre le rôle des cytokines dans la pathologie clinique, telle que l’asthme, les allergies et les affections inflammatoires, revêt des implications significatives pour la gestion et la prévention des maladies.
Singularités face au stress et à l’immunité
Nous ne sommes pas égaux ou égales devant le stress. Chacun.e fait au mieux avec sa sensibilité et ses ressources. Développer sa résilience au stress pourrait bien être, pour chacun.e d’entre nous une bonne voie de prévention en matière de santé. Voici encore une bonne raison de pratiquer l’une ou plusieurs des bonnes méthodes de zénitude : se laisser du temps pour respirer et se détendre l’esprit comme le corps.
En conclusion, les résultats de la méta-analyse soulignent la nature multifacette des interactions entre le stress et l’immunité et leurs implications pour les résultats de santé. Alors que la recherche continue à dévoiler les complexités du stress, de l’immunité et du déclenchement de la maladie, une approche transdisciplinaire centrée sur la personne s’impose. En intégrant les connaissances issues de disciplines diverses et en privilégiant une prise en charge individualisée, nous pouvons tendre vers des interventions plus efficaces et des résultats de santé améliorés pour tous.
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