Anxiété de performance : impacts sur la santé et approches thérapeutiques

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L’anxiété de performance est caractérisé par une appréhension excessive face aux situations d’évaluation, le plus souvent accompagnée d’une intense peur de l’échec ou d’un jugement négatif (Zeidner, 1998, p. 17).

L’anxiété de performance tous azimuts conduit au burn-out si les limites ne sont pas recadrées. Attention donc aux signes avant coureurs : ruminations associées à la réussite ou la peur de l’échec, et des épisodes de plus en plus fréquent de symptômes dépressifs et anxieux, baisse de l’estime de soi et de la confiance en soi… reconnue ou non par la personne.

Sur le plan physique, les manifestations peuvent inclure : troubles fonctionnels (sommeil, alimentation, digestion…) des tensions musculaires chroniques des tensions musculaires chroniques, notamment crispations au niveau de la mâchoire (bruxisme) et leurs effets délétères : maux de tête, douleurs cervicales… Selon une étude de Winocur et al. (2011, p. 67), « Le bruxisme du sommeil est significativement plus fréquent chez les individus rapportant des niveaux élevés de stress lié au travail et d’anxiété de performance. »

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Signes cliniques d’alerte et stratégies thérapeutiques

Les professionnels de santé et les personnes concernées doivent être attentifs aux signes pouvant indiquer un stress lié à l’anxiété de performance :

  1. Fatigue chronique et difficultés de concentration
  2. Irritabilité et sautes d’humeur fréquentes
  3. Douleurs musculaires récurrentes, en particulier au niveau de la mâchoire et du cou
  4. Perturbations du sommeil (difficultés d’endormissement, réveils nocturnes)
  5. Tendance à la procrastination ou, à l’inverse, au surengagement dans le domaine professionnel et/ou personnel

Face à cette problématique, les thérapies brèves stratégiques et systémiques offrent des pistes intéressantes. Voici trois conseils basés sur ces approches pour améliorer la situation :

  1. Revisiter ses stratégies : identifier précisément ce qui aggrave le problème et arrêter d’en rajouter
  2. Revisiter les relations qui participent à entretenir le problème
  3. Redéfinir les objectifs et les attentes : Nardone et Watzlawick (2005, p. 112) soulignent l’importance de « déconstruire les croyances rigides sur la perfection et la réussite pour établir des objectifs plus réalistes et atteignables. »
  4. Redéfinir les priorités et renégocier les délais

Par ailleurs, il peut être intéressant d’améliorer ses tactiques de coping adaptatives : « L’apprentissage de techniques de gestion du stress, comme la respiration diaphragmatique ou la restructuration cognitive, peut significativement réduire l’anxiété de performance. » Meichenbaum (2007, p. 78) ; pratiquer la pleine conscience : La mindfulness peut aider à réduire l’anxiété liée à la performance. Comme le notent Kabat-Zinn et al. (2003, p. 145), « La pratique régulière de la pleine conscience permet de développer une plus grande conscience de soi et une meilleure gestion du stress. »

En ce qui concerne le bruxisme associé à l’anxiété de performance, si ces approches se sont avérées difficiles à mettre en place ou insuffisantes, il est recommandé de consulter un professionnel de santé, tel qu’un dentiste-occlusodontiste fonctionnel, ou un thérapeute spécialisé dans les thérapies brèves pour une prise en charge plus globale ( + d’info ? je clique ici)

Le stress lié à l’anxiété de performance est un phénomène complexe aux impacts multiples sur la santé. C’est par une approche multidisciplinaire, combinant un accompagnement sur les différents aspects du stress que l’on peut découvrir des solutions durables afin améliorer la qualité de vie des personnes concernées.

Références pour aller plus loin

Ehrenberg, A. (1998). La fatigue d’être soi, Odile Jacob.

Dugas, M. J., & Robichaud, M. (2007). Cognitive-behavioral treatment for generalized anxiety disorder: From science to practice. Routledge.

Kabat-Zinn, J., & Williams, J. M. G. (2003). Mindfulness-based cognitive therapy for depression: A new approach to preventing relapse. Guilford Press.

Lavigne, G. J., Khoury, S., Abe, S., Yamaguchi, T., & Raphael, K. (2008). Bruxism physiology and pathology: an overview for clinicians. Journal of oral rehabilitation, 35(7), 476-494.

Meichenbaum, D. (2007). Stress inoculation training: A preventative and treatment approach. Principles and practice of stress management, 3, 497-518.

Nardone, G., & Watzlawick, P. (2005). L’Art du changement, éditions l’Esprit du temps.

Winocur, E., Uziel, N., Lisha, T., Goldsmith, C., & Eli, I. (2011). Self-reported bruxism – associations with perceived stress, motivation for control, dental anxiety and gagging. Journal of oral rehabilitation, 38(1), 3-11.

Zeidner, M. (1998). Test anxiety: The state of the art. Springer Science & Business

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