VimVitae.org ToutiQuanti Noguchi Seitaï… la simplicité va de soi

Noguchi Seitaï… la simplicité va de soi

Selon Haruchika Noguchi, l’état de « seitaï », qui décrit un organisme bien régulé, devrait découler de sa propre nature et non d’interventions extérieures ou de recettes de santé. « Un corps vivant, explique-t-il, se réajuste de lui-même, pour peu qu’on n’entrave pas son fonctionnement ».  

(Re)Découvrez la pratique du Noguchi Seitaï au cours d’une journée d’initiation. Dimanche 15 septembre 2024, à Paris 11eme.

Ce stage vous permettra de participer aux ateliers du jeudi soir (20h-22h, dans le même dojo) – Attention max. 15 personnes.

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Le principe fondamental de cette autorégulation — ou des problèmes qui ne manquent pas de survenir en cas de perturbation — repose sur la manière dont on dépense l’énergie excédentaire. Ce que Noguchi  appelle la « tension partielle excessive » (TPE). Et non, comme on le croit souvent,  dans l’optimisation de la façon dont on acquiert ou accumule cette énergie : un excellent régime alimentaire, un comportement conforme à la morale, le sport etc. 

Lorsqu’on observe le fonctionnement des êtres vivants, on constate qu’ils commencent leur existence par une phase de développement, puis, ayant plus ou moins  atteint leur taille adulte, qu’ils dépensent leur  énergie en cherchant à se reproduire, et enfin, l’âge venant, qu’ils se consacrent à des activités moins autocentrées qui bénéficient à leur communauté ou à leur espèce. L’énergie consacrée au départ à leur croissance doit trouver de nouvelles façon de se dépenser  pour ne pas s’accumuler et venir perturber le  fonctionnement naturel de l’organisme.

L’être humain a pour particularité d’être capable de conscience de soi, avec sa verticalité et le développement corporel et cérébral qui lui est spécifique. L’humain partage consciemment son activité entre l’action volontaire et ce qui procède des pulsions et fonctions spontanées. L’une d’entre elles est la motricité autonome, en charge à la fois du fonctionnement organique normal et de la dissipation du trop-plein de TPE. Noguchi  Sensei a nommé ce mouvement le Katsugen undo, littéralement le «mouvement de la  force vitale originelle».  

Une des activités fondamentales, que l’on entraîne lors des séances de pratique hebdomadaires, est ce Katsugen undo qui permet à notre organisme de se débarrasser naturellement de l’énergie non consumée par la vie quotidienne. En conséquence, la respiration peut retrouver sa profondeur et la  motricité corporelle sa justesse, mouvements  volontaires et involontaires cessant de se contrarier l’un l’autre. La pratique du  Katsugen undo a été introduite en Europe dans les années 1970 par Itsuo Tsuda, élève direct de Noguchi Sensei, sous l’appellation de «mouvement régénérateur».  

L’étude poussée de la structure du corps humain et, surtout, de l’expression complexe de cette motricité autonome a permis à Noguchi Sensei d’élaborer une théorie du corps unique en son genre fondée sur  l’observation plutôt que sur des croyances, quelles qu’elles soient. Il s’agit d’une  approche éminemment phénoménologique. Étant de culture orientale, le fondateur utilise toutefois la notion de Ki, omniprésente dans les représentations et le langage japonais. Ce Ki ne désigne pas une hypothétique présence invisible dans la matière, mais tout simplement la façon dont tout ce qui vit est animé — c’est-à-dire bouge, change et entre en permanence en interaction avec d’autres êtres vivants et avec l’environnement.  

La deuxième pratique fondamentale consiste donc à s’adonner au Yuki, « connecter le Ki »,  en observant comment s’établissent ces interactions et ce qui s’ensuit. Concrètement, il s’agit d’un léger contact de la paume,  comparable au « toucher » de nos magnétiseurs traditionnels. Cependant, dans l’école Seitaï de Noguchi Sensei, il n’est jamais question de soigner ni de guérir. On ne cherche même pas à « faire du bien ». Il s’agit d’observer sans agir, suivant les indications transmises par Itsuo Tsuda : « sans  connaissance, sans technique, sans but ».  

Une telle approche évoque bien entendu des  notions récurrentes dans le Zen, la Voie du Tao et bien d’autres. Sans se préoccuper directement de spiritualité, l’expérience approfondie de la pratique du Seitaï ouvre  sans aucun doute sur la découverte de tels espaces intérieurs, mais liberté est laissée à chacun de le faire à sa façon, sans qu’on cherche à y superposer des mots ou des dogmes.  

C’est à travers l’observation assidue de la respiration, omniprésente dans toutes les activités du Seitaï, qu’il s’agisse du Katsugen undo, du Yuki, des Taïso, Doho, Gyoki, etc., que chaque pratiquant affine son expérience du vivant, en lui et autour de lui. Ce faisant, il apprend, par lui-même et à son rythme,  l’autonomie et à établir des relations harmonieuses avec son environnement.  

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