Vous reprochez-vous de procrastiner ? Près d’une personne sur deux en France se reproche de retarder l’accomplissement des tâches de leur (longue) liste. Entre agacement et culpabilité, l’accumulation de ses reproches peut nuire à l’estime de soi et à la confiance en ses propres capacités de réaliser ses projets. C’est peut-être la meilleure raison d’en finir avec la procrastination.
Procrastination est-ce utile de s’en vouloir ?
Il semble assez logique de ne pas se satisfaire d’avoir manqué à un engagement. On a beau se distraire (en se laissant happer par d’autres activités) ou se raconter des excuses, personne n’est dupe. Ce que nous avons promis n’est pas plus agréable à faire lorsqu’il nous est réclamé. Les tâches négligées ne sont pas plus intéressantes lorsqu’en plus elles deviennent urgentes. Alors on s’en veut. Mais ajouter un peu plus de mal-être n’avance à rien. Outre que l’auto-flagellation ne nous fait pas de bien (ou alors par un trouble sentiment d’auto-punition) ces reproches nous dédouanent pas des tâches qui restent à faire. Pire, la pénible expérience s’ajoutent aux nombreuses autres que notre inconscient enregistrent à preuve contre nous : vilains procrastinateurs. Ce qui, pour l’avenir, n’augure rien de meilleur.
Procrastination, un réflexe naturel
Or tout à fait honnêtement, on ne procrastine pas pour tout, ni toujours pour de mauvaises raisons. En y regardant de près dans la liste, celles qui traînent sont le plus souvent de la catégorie de celles qui vont demander un effort mais qui a priori ne nous donneront pas de plaisir, ni même de soulagement. Alors procrastiner, semble plutôt naturel. Car notre système physiologique est naturellement paramétré pour agir afin de nous éviter l’inconfort et nous procurer du plaisir. Toute activité qui n’est pas spontanément associée à une émotion motivante va demander un effort dont notre corps ne perçoit pas le gain.
Par ailleurs, il se pourrait bien que certaines tâches paraissent convoquer des émotions désagréables. C’est le cas de celles qui nous sollicitent hors de notre zone de confort. Tenter de les réaliser sans garantie d’un bon résultat nous expose à des risques de frustration, ou de honte… Bref, on y réfléchit à deux fois. Voire on essaye de les oublier. Sauf que plus on essaye de les éviter, plus ces tâches deviennent un problème. On aurait donc tout intérêt, lorsque les tâches semblent pénibles à réaliser, à y regarder de plus près pour considérer nos options : quel est le véritable enjeu ? pour quoi ou pour quoi avons nous cette ambition ? et à quoi devons-nous renoncer pour mettre cet objectif en priorité dans la liste ? Sommes-nous actuellement en capacité de le réaliser ? Peut-on déléguer ce qui pourrait l’être?
Procrastination : chassez le naturel qui revient au galop
Reste que pour réaliser nos projets, nous devons sortir de la procrastination. Alors, la fierté de contourner notre zone de confort sera plus utile que la culpabilité, pour faire avancer notre mammifère. Comme le dit l’adage, qui veut voyager loin ménage sa monture. Il s’agit de s’auto-éduquer à faire les petits pas nécessaires. Avec discernement et bienveillance, il nous faudra, d’une part, ajuster notre exigence pour chacun de nos objectifs, afin de minimiser les efforts nécessaires à chaque étape. D’autre part, il nous faudra veiller à motiver notre corps à l’action, en excitant ses émotions par des pensées qui donnent envie de faire les efforts, sans oublier de nous récompenser. Alors chaque humble effort est une victoire, la preuve que nous sommes capables d’accomplir et donc d’honorer, pas à pas, nos engagements,
Pour aller plus loin : quelques conseils pour limiter les risques de procrastination.