La tempérance, ou modération, est une vertu négligée dans une société où les excès de toutes sortes semblent la norme. Or, la modération joue un rôle essentiel pour le bien-être et la santé globale. Ce principe, qui consiste à éviter les extrêmes et à rechercher un équilibre, est soutenu par de nombreuses recherches scientifiques. Voici au moins 5 bonnes raisons de raison garder, pour un esprit sain dans un corps sain.
Consommation : rien de trop
Vous connaissez la formule, mieux vaut consommer avec modération. Ainsi, sur le plan alimentaire comme dans d’autres domaines, mieux vaut éviter régimes extrêmes. Qu’ils soient trop restrictifs ou excessifs, ils peuvent conduire à abus et/ou des carences nutritionnelles, avec ou sans problème de surpoids. Une étude menée par de Ridder et al. (2014) a montré que la modération de ce vous avalez, caractérisée par une consommation variée et équilibrée, est associée à une meilleure santé et à une réduction du risque de maladies chroniques. Cette approche permet de bénéficier de tous les nutriments nécessaires sans excès néfaste.
Activité physique : ni trop ni trop peu
L’exercice physique régulier est bénéfique pour la santé, mais comme pour tout, l’excès peut être préjudiciable. Selon une étude de Warburton et Bredin (2017), une activité physique modérée, comme 150 minutes de marche rapide par semaine, est suffisante pour réduire le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2 et de certains cancers (Warburton & Bredin, 2017). Il est donc sain de faire les efforts que personne ne peut faire à notre place, mais sans exagération. Si le manque d’activité augmente le risque de maladies chroniques, un excès d’exercice peut entraîner des blessures et des troubles métaboliques. La bonne mesure donc.
Modération des émotions : La régulation émotionnelle
La modération des émotions est également bénéfique pour la santé mentale et physique. En effet, développer ses capacités à moduler ses émotions permet d’éviter les excès émotionnels comme l’anxiété (appréhension du futur) ou la colère excessive. Une étude de Gross (2015) indique que cette tempérance émotionnelle est associée à une meilleure santé mentale et à une réduction du stress (Gross, 2015). La régulation émotionnelle aide ainsi à maintenir un équilibre psychologique, essentiel pour le bien-être général. Il en va de la santé personnelle indissociable de la bonne santé sociale.
Tempérance dans les conceptions et les pensées
La modération dans les pensées et les croyances est tout aussi bénéfique. Les pensées extrêmes ou rigides peuvent conduire à des conflits internes et/ou interpersonnels, augmentant le stress et les tensions. Une étude de Kashdan et Rottenberg (2010) a montré que la flexibilité cognitive, ou la capacité à adapter ses pensées et croyances en fonction des situations, est associée à une meilleure résilience et à une diminution de la dépression et de l’anxiété (Kashdan & Rottenberg, 2010). La tempérance cognitive permet d’éviter les extrêmes idéologiques et de maintenir un esprit ouvert et adaptatif. Alors que dans une perspective constructiviste, chacun.e se confronte au réel qu’il/elle se représente. Dans un système perception/réaction fondé sur nos préjugés, nos pensées impactent nos émotions et nos relations avec les autres. Nos présupposés se confirment dans des prophéties autoréalisatrices. Vigilance donc.
Tempérance dans les relations sociales
La modération dans les relations avec les autres est aussi un atout de santé pour les individus d’une espèce grégaire. L’amitié est même un facteur de santé bien documenté ! Des études ont montré que des relations sociales tempérées, caractérisées par la réciprocité et le respect mutuel, sont associées à une meilleure santé mentale et physique. Par exemple, une étude de Holt-Lunstad, Smith, et Layton (2010) a révélé que des relations sociales positives et équilibrées peuvent augmenter l’espérance de vie et réduire le risque de maladies cardiovasculaires (Holt-Lunstad, Smith, & Layton, 2010). Vivre dans une société valorisant des relations sociales tempérées favorise un environnement de soutien et de bien-être collectif. Bien entendu, la capacité à maintenir des relations équilibrées et respectueuses est aussi une affaire d’apprentissage. Une éducation des compétences émotionnelles permet d’apprendre à faire face utilement à la nécessaire régulation des relations. Pour un esprit sain dans un corps social sain.
En somme, la tempérance est une vertu précieuse pour la santé globale. Que ce soit dans l’alimentation, l’activité physique, la gestion des émotions et la pondération de nos représentations mentales, ou la régulation de nos interactions sociales, la modération permet d’éviter les dangers des extrêmes et de promouvoir un bien-être équilibré et durable. Les recherches scientifiques soutiennent largement cette approche, soulignant l’importance de chercher l’équilibre dans tous les aspects de la vie.
Pour aller plus loin
- de Ridder, D. T., Kroese, F. M., Evers, C., Adriaanse, M. A., & Gillebaart, M. (2014). Healthy diet: Health impact, prevalence, correlates, and interventions. Psychology & Health, 29(5), 563-572. https://doi.org/10.1080/08870446.2013.860031
- Warburton, D. E., & Bredin, S. S. (2017). Health benefits of physical activity: A systematic review of current systematic reviews. Current Opinion in Cardiology, 32(5), 541-556. https://doi.org/10.1097/HCO.0000000000000437
- Gross, J. J. (2015). Emotion regulation: Current status and future prospects. Psychological Inquiry, 26(1), 1-26. https://doi.org/10.1080/1047840X.2014.940781
- Kashdan, T. B., & Rottenberg, J. (2010). Psychological flexibility as a fundamental aspect of health. Clinical Psychology Review, 30(7), 865-878. https://doi.org/10.1016/j.cpr.2010.03.001
- Holt-Lunstad, J., Smith, T. B., & Layton, J. B. (2010). Social relationships and mortality risk: A meta-analytic review. PLoS Medicine, 7(7), e1000316. https://doi.org/10.1371/journal.pmed.1000316
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